Il est question de passé

Publié le 30 avril 2021
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J’étais dehors avec lui, plein vent, bonnet vissé sur la tête, celui qu’il m’a tendu pour être au chaud. J’étais dehors avec lui, sur un champ, oui dessus le champ entre les rangées de lavande ou de lavandin qui sait, dessus l’histoire j’étais avec lui, on marchait sur la terre en espérant trouver une trace du temps passé. J’étais dehors avec lui plein vent, le soleil à certains moments, nous marchions, des tuiles, des morceaux de tuiles, villa romaine il m’a dit, ici il y avait un domaine. La terre, encore la terre, des pierres, des tuiles, pieds de lavande mortes, des pierres, de la terre, des sons qui bipent ; ratisser large ratisser vite, ratisser proche, écouter l’appareil communiquer, identifier le son, c’est ferreux il me dit c’est ferreux parce que c’est grave, nous on veut des sons plus aigus. Je me projette dans le temps je ne sais combien de siècles en arrière j’imagine la villa, il me demande à quoi je pense, je lui réponds la villa, tout ça. Je n’avais jamais pensé à quel point on marche sur le passé. C’est le présent pourtant, il est là pas loin, concentré, il est lui il est bien enfin je crois qu’il est bien il me montre ce qu’il aime je le trouve beau comme il me montre. Plus t’es proche du sol plus tu scrutes profond plus tu as de chances. Ici les lavandes là-haut la neige les falaises, ici le ferreux la terre, là-haut le ciel bleu, ici encore du ferreux pas de denier aujourd’hui, non, un bout de clochette, un morceau de taule peut-être, deux poids de sac, c’est ce qu’on trouve souvent il me l’affirme, il lève peu les yeux il cherche écoute son monde le passé le maintenant je me situe ici un monde s’ouvre un autre monde un ancien monde ça bipe dans tous les sens je découvre on creuse il faut creuser tester trier tester jeter la terre tester encore et puis trouver. La moitié d’une pièce romaine non identifiée lui est habitué moi j’ai chaud j’ai froid, le vent je suis ici maintenant, l’heure tourne.

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