A l’origine il s’agissait de saisir les oeillères, de chaque main les prendre pour les déposer ailleurs. Ca c’était à l’origine, de manière à voir plus large, de manière à s’autoriser à penser plus grand ou à s’évader plus loin. En tous cas passer au-delà de la stricte horizon bandée comme une droite tracée avec une règle en cours de maths.

C’est devenu
sauter dans l’eau
et faire des éclaboussures
se prendre les rouleaux pleine face
ou surfer dedans
C’est devenu
se gratter le cuir chevelu
et en extraire des croûtes de sable
avec les ongles
C’est devenu
accepter de se faire ébouriffer
parfois
plonger yeux ouverts
– ça pique un peu –
et ressortir le maillot à moitié enlevé
pour finir
les fesse à l’air
L’eau qui glisse sur les seins sur le sexe
c’est.

C’est là que ça prend forme,
C’est à poil que ça prend forme c’est gras à des endroits ça se touche ça touche à des endroits on s’y perd et on y trouve tout.

Il y a les mots
pour le creux des vagues
Il y a les silences
qui racontent plein
Il y a
la vive
qui pique le pied
et la méduse
qui électrise
il y a
tout
et
pas
grand
chose
il y a
peu de ponctuation où sont passées les respirations ?

Il y a les yeux qui lisent faut que ça sorte de la page que les oreilles vibrent
faut des oreilles
c’est plus lisible.

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