J'attends Hopper

Amour et mort

Publié le 16 décembre 2018
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J’attends. J’attends la mort comme d’autres attendent l’amour, le grand. L’amour, je ne l’attends plus. J’attends la mort sur le seuil comme les vieux assis sur un fauteuil, les vieux qui regardent passer les voitures assis dans leur vieux rocking chair.
L’amour je ne l’entends plus. J’entends la mort, nue, comme j’attendais mon amour, nue. Couchée sur le lit, nue, apprêtée avec rien après une douche pour sentir bon, j’étendais mon amour. Mon sexe chaud.
Je suis vidée. Dépourvue de sens, rincée.
Je suis nue. Je ne porte en moi aucune envie si ce n’est… Rien.
Je suis vide. Dénuée.
J’attends la mort comme j’étendais l’amour. L’amour puissant. L’amour poignant.
Avec délassement. L’amour éreintant. Percutant.
J’attends que la mort me pénètre que son sexe chaud me tue à petit feu j’attends le moment où elle m’habillera de son linceul.
Je la vois venir, la mort elle me guette, je me penche du haut du pas de ma petite porte le vide est grand je la vois venir, pas de vertige, qu’elle vienne. Qu’elle me cueille nue comme l’amour m’a cueillie, nue, qu’elle me contraigne à vivre l’au-delà comme, qu’elle m’étreigne comme, sans douleur.
L’amour ne m’a pas attendue. La mort m’entendra.

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